Lorsqu’il y a un équilibre thermodynamique local (cas de la basse atmosphère : principalement la troposphère) :
Cet équilibre existe lorsque les chocs entre les molécules, dus à l’agitation thermique, sont nombreux et rapides. Dans ces conditions, une molécule interagit par collision avec ses voisines en quelques nanosecondes. La molécule va donc céder son énergie vibratoire d’excitation aux molécules voisines par collision. La molécule n’aura pas le temps d’émettre un photon IR pour se désexciter. Par exemple, en ce qui concerne le CO2, le temps qui sépare l’absorption IR de l’émission IR est de l’ordre du dixième de seconde, une collision aura donc lieu bien avant que le photon IR soit émis.
Dans ce cas, l’énergie vibratoire d’excitation des molécules des gaz à effet de serre sera transmise aux molécules voisines sous forme d’énergie thermique, ce qui va chauffer la troposphère.
Lorsqu’il n’y a pas un équilibre thermodynamique local (cas de la stratosphère et plus haut) :
Dans ce cas, la densité de l’atmosphère est faible et les molécules sont éloignées les unes des autres, les collisions entre molécules voisines sont peu nombreuses et la fréquence de ces collisions est faible. Dans ces conditions, les molécules de gaz à effet de serre qui sont dans un état vibratoire excité, après avoir absorbé un photon IR, ont le temps d’émettre un photon IR pour se désexciter avant d’interagir avec une molécule voisine par collision.
L’énergie rayonnante IR absorbée est alors réémise sous forme d’énergie rayonnante IR. Cette réémission se fait de façon aléatoire aussi bien en direction de l’espace qu’en direction de la surface de la Terre.
En situation de non équilibre thermodynamique local, il est aussi possible qu’une molécule de gaz à effet de serre absorbe de l’énergie par collision avec ses voisines et qu’elle atteigne un niveau d’excitation vibratoire suffisant pour émettre un photon IR. Dans ce cas, de l’énergie thermique est transformée en énergie rayonnante, ce qui peut contribuer à refroidir la stratosphère.